Journées d’étude : « L’émotion argumentée », 6-7 septembre 2012, Lyon

JOURNÉES D’ÉTUDE

« L’émotion argumentée » – 6-7 septembre 2012, Lyon

Organisateurs : Alain Rabatel, Ida Hekmat, Raphaël Micheli, université de Lyon 1, Lyon 2 et Lausanne
Lieu : IUFM, 5 rue Anselme, 69004, salles des Conseils

Jeudi 6 septembre 2012

9h Accueil et ouverture

9h30-10h10 1. Heike BALDAUF (Université de Lyon, ICAR) : « ‘S’il vous plaît messieurs les politiques TAI SEZ VOUS’ : des émotions au service de l’argumentation sur le répondeur de Là-bas, si j’y suis »

10h10-10h50 2. Ida HEKMAT (Université de Lyon 2, ICAR) : « L’émotion argumentée autour des ‘caricatures de Mahomet’ : entre proposition et rejet d’un ethos indigné »

10h50-11h10 Pause

11h10-11h50 3. Alina OPREA (Université de Lyon 2, ICAR, Université Babès-Bolyai, Cluj-Napoca) : « Expression et gestion des émotions dans des talk-shows télévisés de type conflictuel »

11-50-12h30 4. Marty LAFOREST (Université du Québec), Diane Vincent (Université Laval) et Olivier Turbide (Université Laval) : « Le discours du repentir: de l’émotion comme mode de gestion de crise »

12-45-14h Déjeuner

14h-14h40 5. Guylaine MARTEL (Université Laval) : « La place et la prise en charge de l’émotion dans l’argumentation entre les Lucides et les Solidaires »

14h40-15h20 6. Alain RABATEL (Université de Lyon 1, ICAR) : « ‘C’est cela être juge, c’est être capable de se mettre à la place des autres’ : empathie et émotions argumentées »

15h20-16h00 7. Danièle TORCK (Université d’Amsterdam) : « A propos d’une émotion, ‘l’indignation’, et de son argumentation : un regard sur la polémique Hessel »

16h00-16h20 Pause

16h20-17h00 8. Iva NOVAKOVA & Julie SORBA (Université de Grenoble 3, LIDILEM) : « De la combinatoire à l’argumentation : quel profil pour quelle stratégie rhétorique ? »

Vendredi 7 septembre 2012

9h30-10h10 9. Raphaël MICHELI (Université de Lausanne) : « Dire, montrer et étayer l’émotion : esquisse d’une typologie des modes de sémiotisation verbale de l’émotion ».

10h10-10h50 10. Alain RABATEL (Université de Lyon 1, ICAR) : « Écrire les émotions en mode empathique »

10h50-11h10 Pause

11h10-11h50 11. Nicole BIAGIOLI (Université de Nice, Sophia-Antipolis) : « Le Langage des fleurs, Rhétorique émotionnelle et ‘code discursif’ »

11-50-12h30 12. Domitille CAILLAT (Université de Lyon 2, ICAR) : « Le traitement multimodal des discours rapportés directs à l’oral : procédés argumentatifs du recours aux émotions »

12-45-14h Repas

14h-14h40 13. Michel MUSIOL (Université de Lorraine, INTERPSY), Daniel COULON (LORIA) et Annie KUYUMCUYAN (ATLIF), « Éléments de description et d’analyse des modalités d’atténuation de l’affect dans la dynamique de l’interaction verbale à visée thérapeutique »

14h40-15h20 14. Aurélie CLÉMENSON (Université de Grenoble 3, LIDILEM), «Émotion affirmée et émotion argumentée dans des productions de lycéens »

15h20-16h00 15. Claire POLO (Université de Lyon 2, ICAR) : « La mobilisation des émotions dans les débats entre élèves sur une question socio-scientifique: compétence discursive « spontanée » et indice des normes argumentatives des élèves »

16h00-16h20 Pause

16h20-17h00 16. Table ronde

ARGUMENT

Depuis quelques décennies, l’analyse des émotions a pris un essor important dans les études consacrées à l’argumentation comme en analyse du discours ou dans les sciences de communication et de l’information (Mots 75), suivant en cela un cours parallèle aux travaux des historiens sur la construction sociale et culturelle de la sensibilité et donc des émotions. Parallèlement, les travaux en psychologie cognitive ou en sociologie constructiviste ont souligné la rationalité de la réaction émotive liée à l’évaluation d’une situation. L’opposition raison vs émotions, telle qu’elle est pensée par Elias (comme si les sociétés – ou du moins la société occidentale… – redoublaient le trajet des individus, en allant des émotions infantiles au rationalisme de la maturité), est désormais contestée dans les sciences humaines. Ce mouvement n’est toutefois pas uniforme dans les études sur l’argumentation, car d’aucuns rejettent la dimension argumentative des émotions (Van Eemeren et Grootendorst) ou traitent de « l’argumentation dans la langue » (Ducrot, Carel) indépendamment de cette entrée. Quoi qu’il en soit, les émotions font depuis deux décennies l’objet d’approches multiples, productives, comme en témoignent les travaux de Plantin (cf. notamment sa collaboration avec Traverso et Doury pour le colloque de 1997, dont les actes sont publiés en 2000 et son ouvrage paru en 2011), ou encore trois colloques en 2011 : L’émotion, de l’espace privé à l’espace public, XIXe-XXIe siècles (Paris Ouest, Paris Est Créteil Val de Marne, Paris Diderot, Panthéon Assas, Versailles-Saint Quentin en Yvelines) ; Cognition, Emotion et communication (Sorbonne Nouvelle, Université de Chypre) ; Les passions collectives : culture, politique et société (AISS, Sorrento).

On se propose d’analyser la place des émotions en discours, en interaction, et, plus spécifiquement le rôle des émotions en tant qu’elles font l’objet d’une argumentation (Plantin 2005), et donc qu’elles sont argumentables (Walton). Ce faisant, sans évacuer le rôle d’adjuvant d’un processus argumentatif, on privilégiera l’analyse de leur rôle argumentatif explicite.

Les travaux, après expertises, feront l’objet de deux publications, dans les revues Semen (Presses universitaires de Franche-Comté) et Le Discours et la langue (Université libre de Bruxelles)