Nos ouvrages
Emmanuelle Danblon
(2002) Rhétorique et rationalité – Essai sur l’émer-gence de la critique et de la persuasion, Préface de Marc Dominicy, Bruxelles, Éd. de l’Université de Bruxelles, coll. « Philosophie et Société », ISBN : 2-8004-1298-4. Mots clés : philosophie, linguistique, argumentation, raison, modernité, persuasion, forma-lisme, épistémologie.
La rhétorique est l’expression de la rationalité : on peut résumer par cette formule une tradition qui va d’Aristote à Perelman. Fidèle à l’héritage, Emmanuelle Danblon le revivifie cependant à l’aide de la linguistique contemporaine, tout en revendiquant une naturalisation de la rhétorique, propre à lui conférer son relief social et culturel. Sur cette voie, l’auteur procède à un examen épistémologique de l’argumentation et du raisonnement. Les formes traditionnelles de raisonnement : déduction, induction et abduction, sont réévaluées à partir de l’émergence et du développement de nos capacités de raisonnement. La logique traditionnelle se voit ainsi reliée à d’autres formes d’expression de la rationalité : la narration, les maximes, les sentences ou même l’évidence ; l’enjeu étant d’expliciter le fonctionnement des outils indispensables à la raison moderne, que sont la pensée critique et la persuasion. Il y va d’un modèle socio-cognitif ouvrant sur un large éventail de possibilités offertes aux animaux politiques que nous sommes, pour un contrôle efficient de leur environnement désormais naturel : la réalité sociale.
(2004) Argumenter en démocratie, Bruxelles, Éditions Labor, coll. « Quartier Libre », ISBN : 2-8040-1854-7. Mots clés : démocratie, valeurs, rhétorique, manipulation.
Comme la démocratie, la rhétorique a un double visage. Elle a une face claire, lumineuse, garante de la liberté citoyenne, signe de la possibilité qui est donnée à l’homme, grâce au langage, d’agir sur les institutions qu’il a choisi de se donner. Mais elle a aussi une face sombre, dangereuse, où la liberté de parole se retourne contre elle-même, par la séduction, la manipulation, la pression : autant d’avatars d’une difficile liberté qui nous rappelle que si nous sommes égaux en droit, nous ne le sommes pas forcément en fait.
(2005) La fonction persuasive – Anthropologie du discours rhétorique : Origine et actualités, Paris, Armand Colin, coll. « U », ISBN : 2-200-26702-9. Mots clés : discours magique, discours rhétorique, anthro-pologie, « comme si », fiction, rationalité.
Très tôt, le discours magique remplit la fonction, vitale pour la raison humaine, de donner du sens au monde. La naissance ultérieure de la rhétorique, sur fond de laïcisation de la pensée, permit durablement à l’homme de concilier la conscience de sa responsabilité dans la construction de la réalité sociale avec une extraordinaire capacité à faire « comme si » le monde avait du sens. Mais le désenchantement de ce dernier est désormais proclamé. La raison connaît une crise sans précédent et la poésie, dit-on, est morte à Auschwitz. Que reste-t-il alors de la rhétorique qui est la raison de nos émotions ? Qu’adviendrait-il si elle se trouvait mise au service d’un nouvel irrationnel offert comme antidote à ce désenchantement ? Le présent ouvrage fait le point, avec méthode et lucidité, sur cette fonction du discours. Il jette une lumière critique sur les principaux courants qui ont marqué l’histoire de la discipline en suivant à la piste la question centrale : peut-on concilier raison et persuasion ? Depuis les réponses philosophiques jusqu’aux plus récents questionnements juridiques, psychologiques et surtout linguistiques, la rhétorique est en fait demeurée éminemment problématique. À travers de nombreuses analyses de débats et de discours, l’auteur s’efforce de lever le voile sur l’avenir possible et souhaitable de la fonction persuasive. Ce livre apportera références et éléments de réflexion à tous ceux qui, en lettres, philosophie et sciences sociales, ont à s’interroger sur ce que persuader veut dire, et sera d’un apport indispensable à ceux qui s’intéressent directement à la rhétorique, étudiants soucieux d’acquérir une compétence critique comme spécialistes qui y trouveront leur discipline questionnée librement.
(2013) L’Homme rhétorique. Culture, raison, action, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Humanités ». ISBN : 978-2-204-09926-4. Mots clés : rhétorique, épistémologie, fonctions, anthropologie, technique, pratique, institution.
Emmanuelle Danblon part à la recherche d’une vision de la raison humaine portée par la rhétorique des origines : une technique conçue pour que chaque citoyen puisse faire usage de la parole publique ; une technique conçue pour un homme rhétorique rationnel parce qu’il est émotionnel, sensible, confiant dans ses intuitions et capable de les confronter à celles d’Autrui. Les principales fonctions de la rhétorique sont passées en revue tant dans leur manifestation spontanée, et sans doute universelle, que dans leurs usages plus techniques, mis au service des institutions de la société. Enfin, le modèle de la rhétorique classique, tel qu’il fut pensé pour une société engagée dans la grande aventure de l’ouverture à l’Autre, est transféré dans la société contemporaine, dans laquelle l’ouverture est devenue synonyme d’universalité mais aussi, tragiquement, de désenchantement. L’auteur montre en quoi le modèle rhétorique et sa pratique devraient constituer un outil précieux pour lever ce nouveau défi : acquérir une confiance en soi dans un monde où l’incertitude est loi, dans un monde où plus personne ne peut nous abandonner sinon nous-mêmes.
Marc ANGENOT
(2008) En quoi sommes-nous encore pieux ? Sur l’état présent des croyances en Occident suivi de la réplique de l’avocat du diable par Georges A. LeBel, Québec, Les Presses de l’Université Laval, coll. « Verbatim ». ISBN : 978-2-7637-8863-0. Mots clés : religions, croyances, modernité, sociétés contemporaines, désacralisation.
Marc Angenot se propose de développer une réflexion sur l’état actuel des croyances dans les sociétés d’Europe et d’Amérique du Nord, ci-devant chrétiennes, qui semblent avoir abouti à un état de dé-divinisation, de désacralisation, de déréliction et d’anomie, resté notamment dissimulé au XXe siècle par les bruyantes religions de salut politique. Il lui paraît extrêmement utile de poser à la société d’aujourd’hui une grande question qui fut celle de Nietzsche : En quoi sommes-nous encore pieux ?
(2008) Dialogues de sourds : traité de rhétorique antilogique, Paris, Mille et Une Nuits, coll. « Essai », ISBN : 978-2-84205-992-7. Mots clés : Rhétorique, argumentation, persuasion, raisonnement logique, discours social, politique, mécompréhension.
Qui a jamais persuadé son prochain à force d’arguments ? Au cours d’une vie, rares sont les moments où l’on se laisse convaincre et où l’on parvient à emporter l’adhésion de notre interlocuteur, préalablement attaché à une opinion autre que la nôtre. La rhétorique, traditionnellement définie comme l’art de persuader par le discours, se révèle être une science qui ne remplit pas l’objectif qu’elle se donne. Les hommes argumentent constamment, et en toute circonstance, mais à l’évidence ils se persuadent assez peu mutuellement. Du débat politique à la querelle de ménage, de la dispute amicale à la polémique philosophique, c’est l’expérience constante que l’on en a. Peut-être, du temps d’Aristote et des sophistes, le rhéteur persuadait-il ses concitoyens à coups de sorites, d’enthymèmes et d’épichérèmes ? Il semblerait qu’aujourd’hui cela ne marche plus. Qu’en est-il d’une science, la rhétorique, aussi faillible ? Pourquoi, se persuadant rarement, les hommes persévèrent-ils à argumenter ? Ils persistent à soutenir des controverses interminables, faites d’échecs répétés. Pourquoi ces échecs ? Qu’est-ce qui ne va pas dans le raisonnement mis en discours ? Pourquoi lorsque l’on argumente le message passe-t-il si mal ? Dans cet essai original et ambitieux, Marc Angenot nous propose d’explorer l’univers de la mécompréhension, d’en analyser les mécanismes, de répertorier les formes du raisonnement logique et celles des errements illogiques. Il éclaire des cas illustres ou méconnus de dialogues de sourds qui marquèrent l’histoire de la philosophie et celle des débats publics. Il en vient ainsi à poser la question de l’universalité de la raison raisonnante et à réexaminer les théories admises sur le sujet.
Ouvrages collectifs
(2007) « Crises rhétoriques, Crises démocratiques », dossier thématique coordonné par Emmanuelle Danblon, dans Questions de communication, Presses Universitaires de Nancy, n°12, ISBN : 2-8648-0849-8.
Parmi les travaux contemporains qui portent sur la rhétorique et l’argumentation, plusieurs tendances sont à observer. Ainsi en est-il de celles qui analysent la bonne conduite d’un débat à partir d’un modèle idéalisé composé d’un ensemble de règles que les participants seraient tenus de respecter.On reconnaît là l’inspiration anglo-saxonne dont l’école d’amsterdam est aujourd’hui l’une des principales représentantes. Le premier ouvrage en français de Frans van Eemeren et Rob Grootendorst (1996) est d’ailleurs intitulé de façon significative La nouvelle dialectique, soulignant par là la volonté des auteurs de se démarquer d’une option trop dangereusement rhétorique que Chaïm Perelman appelait de ses voeux en 1958 dans La nouvelle rhétorique.
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(2008) Emmanuelle Danblon, Emmanuel de Jonge, Ekaterina Kissina & Loïc Nicolas (éds.), Argumen-tation et Narration, Postface de Jean-Marc Ferry, Bruxelles, Éd. de l’Université de Bruxelles, coll. « Philosophie et société », ISBN : 978-2-8004-1418-8. Mots clés : fiction, logos, muthos, « comme-si », récit, rhétorique.
Au cœur de la modernité, il serait vain de discuter le fait que l’argumentation et la narration relèvent de deux registres de discours bien distincts. D’un côté, la narration a pour fonction de représenter des événements, de donner du sens à une situation, de construire un récit auquel une communauté ou un individu peut s’identifier. Ainsi, la narration aurait pour visée première, essentielle, de donner du sens au monde, individuellement ou collectivement. D’un autre côté, l’argumentation est reconnue comme une fonction supérieure du langage, dont la visée complexe est de convaincre ou de persuader autrui, et cela, le plus souvent, en vue de lui faire prendre une décision. Pourtant, au-delà de cette distinction essentielle, les traditions philosophiques, linguistiques mais aussi psychologiques ou juridiques, n’ont jamais manqué d’observer des liens, des interactions et même parfois des rapprochements spectaculaires entre narration et argumentation. Questionner ces liens revient essentiellement à réévaluer notre vision de la rationalité, mise en œuvre par la parole publique. Au-delà d’un clivage figé et, pour tout dire, artificiel entre raison logique et émotions romantiques, se trouve manifestée une raison rhétorique qui sait mettre en récit ses arguments et incarner ses décisions dans l’expérience humaine. L’enquête qu’on va lire à travers des contributions de diverses disciplines montre très concrètement que la puissance heuristique de la narration est un levier indispensable à toute pratique de l’argumentation. Mais elle montre aussi que si les deux registres concourent ensemble à une rationalité pleinement incarnée, ils ne se confondent jamais totalement.
(2009) LUCIA (Collectif interdisciplinaire d’enseignants et de chercheurs de l’Université de Bruxelles), Les Lumières contre elles-mêmes ? Avatars de la modernité, Paris, KIMÉ, coll. « Le sens de l’Histoire », ISBN : 978-2-84174-482-4. Mots clés : démocratie, Lumières, critique, valeurs, modernité, liberté, libre examen, dogme, religion, discours scientifique.
Avec des contributions de : Yannis Thanassekos, Emmanuelle Danblon, Claude Javeau, Bernard Dan et Marc Abramowicz, Jean-Christophe de Biseau, Pierre van der Dungen, Anne-Marie Roviello, Jean-Philippe Schreiber, Guy Haarscher.
Avec des contributions de : Marc Angenot, Paul Zawadzki, Emmanuelle Danblon, Loïc Nicolas, Evgenia Paparouni, Marc Dominicy, Olivier Klein, Nicolas Van der Linden, Valérie André, Jean-Philippe Schreiber, Cédric Passard, Thierry Herman, Evelyne Guzy-Burgman, Françoise Lauwaert, Pierre-André Taguieff.
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Site des Éditions du CNRS
(2011) Études sur l’exemple, sous la direction de Victor Ferry, Benoît Sans et Alice Toma, numéro spécial de la revue DICE (8/2), éditions du musée de la littérature roumaine, ISSN: 2067-0931, 171 p., avec une préface d’Emmanuelle Danblon.
Penser l’exemple est un défi théorique. Cet objet circule entre les genres de discours et les disciplines sans que personne ne semble être en mesure de le saisir tout à fait. Les contributeurs à ce volume, dans un esprit d’interdisciplinarité, relèvent le défi de penser l’exemple. Ces différents itinéraires auront en commun d’interroger les modalités de la transmission du savoir, qu’il s’agisse d’éduquer, de persuader ou de disposer à agir.
Avec des contributions de : Sémir Badir, Victor Ferry, Thierry Herman, Loïc Nicolas, François Provenzano, Benoît Sans et Alice Toma.
Site de DICE
Loïc Nicolas
(2007) La Force de la doxa – Rhétorique de la décision et de la délibération, Préface de Delphine DENIS, Paris, L’Harmattan, coll. « Ouver-ture philosophique », ISBN : 978-2-296-02613-1. Mots clés : Rhétorique, argumentation, persuasion, doxa, délibératif, preuve éthique, discussion.
À partir d’une étude du genre délibératif, tant générique qu’historique, cet ouvrage se propose de restituer à la doxa – cet univers de croyances et de représentations supposées – sa validité dans l’émergence de décisions politiques qui puissent valoir pour tous et pour chacun. Prenant acte de l’urgence à réhabiliter l’usage rhétorique de la langue, le présent essai ambitionne de redonner à la doxa ses lettres de noblesse en repensant les conditions de persuasion d’une parole socialement négociée. Il entend restaurer la pertinence et l’actualité d’une pratique discursive opinative que sa nature même destine à évoluer dans l’incertitude et le doute, en marquant sa rupture avec l’idéal technocratique d’une modernité déshumanisante. Comment arrêter son choix parmi la multiplicité des possibles ? Comment orienter son action dans le monde contingent des choses humaines, prendre position sur la « carte » de la praxis pour donner du sens en créant l’événement ? Comment ordonner les moyens et les fins sans pour autant sombrer, soit dans un pur relativisme, soit dans la dictature d’une vérité tyrannique ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre notre contribution à l’étude de la Rhétorique.
(2010) Polémique et rhétorique de l’Antiquité à nos jours, sous la direction de Loïc NICOLAS et Luce ALBERT, Préface de Delphine Denis, Louvain-la-Neuve, Ed. de Boeck, coll. « Champs linguistiques ». ISBN : 9782801116364. Mots clés : Rhétorique, polémique, persuasion, argumentation, critique, linguistique.
Qu’on tente de l’évacuer, de la dissimuler derrière une évidence fictive ou, au contraire, qu’on la mette en scène ostensiblement à des fins stratégiques, la polémique est au cœur de toute entreprise oratoire. Elle prescrit ses règles et ses armes, impose ses conditions, son terrain d’action ou de réaction : un mot de trop, un tour mal pesé, et tout le projet rhétorique se trouve mis en échec faute d’une entente pérenne sur les enjeux et les fins du combat. Horizon possible, éventualité, ressource circonstancielle, la polémique reste disponible à la croisée des genres pour coordonner et ritualiser l’échange des coups autant que le degré de leur violence. Négliger sa pertinence, son importance topique n’a jamais pour effet que de masquer ou de récuser le principe selon lequel à l’origine et aux fondements de tout discours résident une cause à gagner, un contradicteur à évincer, des arguments à contester et, en fin de compte, un auditeur à persuader de la supériorité d’une vision du monde inscrite dans une hiérarchie des valeurs et des préférences. Provocation, incitation à la réponse, une telle parole invite à la surenchère, à la contre-attaque, à la pointe, à la recherche de l’argument imparable – cette munition discursive – qui viendrait enfermer dans ses formes la bataille des mots, et clore le rapport de force entre des protagonistes plus ou moins bien qualifiés pour soutenir cette situation incertaine sans vaciller. Cet ouvrage se propose, entre réflexions théoriques et études de cas, d’analyser le phénomène polémique en diachronie (frontières, usages, grammaire) afin de repenser sa définition et ses relations profondes à la persuasion, donc à la rhétorique.
Avec des contributions d’Evelyne Guzy-Burgman, d’Emmanuel de Jonge, Raphaël Micheli, Thierry Herman, Jan Herman & Nathalie Kremer, Françoise Douay, Tom Bruyer, Cristina Pepe, Camille Rambourg, Géraldine Hertz, Pascale Paré-Rey, Isabelle Coumert, Estelle Doudet, Samy Coppola, Émeline Seignobos, etc.
(2012) Paradoxes de la transgression, sous la direction de Loïc NICOLAS, Michel HASTINGS et Cédric PASSARD, Paris, CNRS Éditions. ISBN : 9782801116364. Mots clés : transgression, rhétorique, argumentation, sophiste, déviance, sociologie, science politique, pamphlet, discours.
Mahomet caricaturé, tombes profanées, Marseillaise sifflée… De quoi la transgression est-elle le nom ? Comment définir cette notion qui envahit l’actualité, mobilise la réflexion des philosophes, des sociologues, des juristes, bouscule nos systèmes de représentations et interroge en profondeur les conditions de notre existence collective ? Voici le premier ouvrage de fond sur un concept d’une richesse extraordinaire pour les sciences humaines.
La transgression se réduit-elle à la désobéissance, à la licence, au crime ? Que nous dit-elle de la faute, du désir, du péché, de la règle, de l’ordre et de la raison ? Que révèle-t-elle sur la déviance et sur la norme ? Sur la puissance des tabous et la force du refoulé ? Des pamphlets de l’Ancien Régime aux transgressions de l’art contemporain, de la sexualité au blasphème, de Sade à Freud en passant par Bataille et Caillois, ce parcours ambitieux et pluriel invite à repenser les limites du tolérable et la force des interdits.
Avec des contributions de Georges Balandier, Philippe Braud, Emmanuelle Danblon, Jeanne Favret-Saada, Guy Haarscher, Michel Hastings, Nathalie Heinich, Jean-Vincent Holeindre, Loïc Nicolas, Albert Ogien, Ruwen Ogien, Cédric Passard, Christelle Reggiani, Philippe Roussin, Sébastien Schehr, Erwan Sommerer.
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Nos articles en ligne
– Emmanuel de Jonge et Loïc Nicolas, « Limites et ambigüités rhétoriques du discours pamphlétaire. Vers l’abandon d’une pratique sociale ?« , dans Mots – Les langages du politique, n°91, « Que devient le pamphlet ? », sous la direction de Michel Hastings, Cédric Passard et Juliette Rennes, ENS Editions, 2009.
Résumé : Le propos de cet article est double. Il s’agit d’abord de renouveler la définition du pamphlet en précisant ses fondements théoriques, mais aussi de mettre en lumière les modalités spécifiques de sa mise en pratique, dans le but d’établir son autonomie discursive face au polémique, avec lequel il est trop souvent confondu. L’autre volet de cette enquête invite à analyser les conséquences rhétoriques de l’avènement des droits de l’homme, comme topique dominante, sur le registre pamphlétaire, et s’efforce de montrer en quoi l’introduction du concept de « dignité » a profondément transformé la place autant que la figure du dénonciateur solitaire.
Mots clés : topique, critique, droits de l’homme, polémique, rhétorique.
– Emmanuel de Jonge, « Pertinence de l’utilisation du modèle de Toulmin dans l’analyse de corpus » [The relevance of Toulmin’s model in case studies], dans la Revue électronique Argumentation & Analyse du discours, n°1, 2008.
Mots-clés : argumentation, rhétorique, discours politique, Toulmin (Stephen), déclaration, droits de l’homme.
– Loïc Nicolas, “La fonction héroïque : parole épidictique et enjeux de qualification”, dans Rhetorica – A Journal of the History of Rhetoric (University of California Press’s, Vol. XXVII, Issue 2, p. 115-141.
Abstract : The present contribution to the analysis of the rhetorical genre of eulogy and blame proposes to approach this oratorical undertaking from the point of view of its performative action on praxis. The question is to clarify the conditions of the possibility of this eminently ritual exercise of qualification of the world that attempts, by emphasizing the value of afigure that is rather singular, that of the “hero,” to express the present of a community and to program passing to the act. The goal of our reflection consists in showing how the epideictic genre, by the confirmation of a meaning actualized by the speech act, strives to establish and fix the properties of things and consecrate the symbolic forms that can present themselves as justification of a collective action.
Keywords : Rhetoric, persuasion, elogy, definition, evidence, action, reception
– Emmanuelle DANBLON : “The Notion of Pseudo-Argument in Perelman’s Thought”, dans Argumentation, Springer Netherlands, Volume 23, Number 3, August, 2009, p. 351-359.
Abstract : According to Perelman (Rhétoriques, Presses Universitaires de Bruxelles, 1989: 80), a pseudo-argument is an argument that is supposed to be convincing from a given audience viewpoint, while it is not from another audience viewpoint. Such a claim raises the traditional problem of the boundaries between the well known “convince versus persuade” dichotomy. This paper aims at investigating it from a contemporary rhetorical and argumentative perspective which will take into account the fictional dimension of persuasion. In this perspective, it will be claimed that the notion of an “as if” argument better fits to some rhetorical phenomena.
Keywords : Perelman – Pseudo argument – “As if” – Counter intuitive beliefs – Universal audience – Persuasion – Conviction
– Victor FERRY : « The Dissociation of Notions as a Tool for Justification: A Study on Practical Reasonning in Common Law Decisions », dans The International Journal of Law Language and Discourse, 2.1, 2012, p. 143-155.
Abstract : As an instance of the typical interaction between general argumentation theory and judicial argumentation practice, this paper uses the dissociation of notions, a concept elaborated by the former, possibly as from observations on the latter, to reexamine two well-known common law cases, in which the judges justify an interpretation grounded on the spirit of the law as opposed to a narrow interpretation of precedents. The author compares two current rival theoretical perspectives on the dissociation of notions. The first is inherited from Aristotle’s Sophistical Refutations and the second from Aristotle’s Rhetoric. It is argued that choosing Aristotle’s Rhetoric as a standpoint offers a better insight into the rationality of common law decisions. The two cases are Donoghue v. Stevenson (1932), in which moral liability and legal liability are dissociated, and Hedley Byrne &Co Ltd v Heller & Partners Ltd (1963), in which apparent logic and deep logic are distinguished.
Keywords : rhetoric, common law, dissociation of notions, Aristotle, Perelman, rationality
« Le paradoxe de la preuve en histoire: une approche rhétorique de l’écriture d’Arlette Farge », dans Mots – Les langages du politique, n°95, ENS Editions, 2011, p.119-135.
Résumé : Si, selon Aristote, la validité de toute argumentation se fonde autant sur des preuves techniques que sur des preuves extratechniques, ces dernières semblent être les seules sur lesquelles l’historien puisse légitimement fonder son propos. Le fait que les champs de validité de l’argumentation en histoire et en rhétorique ne se recoupent pas peut placer les historiens devant une situation paradoxale : ils peuvent être contraints à avoir recours aux preuves techniques de la rhétorique alors que de telles preuves sont réputées non valides en histoire.
Mots clés : argumentation, rhétorique, histoire, preuve, validité