Vient de paraître : Comment les médias parlent des émotions. Sur l’affaire DSK / Nafissatou Diallo (Lambert-Lucas, 2015)

L’équipe du GRAL est heureuse d’annoncer la parution de : Comment les médias parlent des émotions. L’affaire Nafissatou Diallo contre Dominique Strauss-Kahn, sous la direction d’Alain Rabatel, Michèle Monte et Maria das Graças Soares Rodrigues (Limoges, Lambert-Lucas, 2015).

Télécharger la couverture de l’ouvrage

Présentation de l’éditeur : L’affaire Nafissatou Diallo contre Dominique Strauss-Kahn est un des rares cas d’accusation de viol ayant eu un retentissement mondial en raison de la personnalité du directeur du Fonds Monétaire International et de sa candidature annoncée aux élections présidentielles françaises de 2012. Sa couverture médiatique a engagé des questions d’éthique journalistique du plus haut intérêt, qu’il s’agisse du rapport entre vie privée et vie publique des hommes et des femmes politiques, du respect de la présomption d’innocence ou du traitement d’une affaire de viol.

Les nombreuses émotions suscitées par l’affaire ont évolué au fil des informations portées à la connaissance du public. Or si les émotions ont longtemps été conçues comme un obstacle à l’exercice de la raison, elles sont aujourd’hui envisagées comme des modalités de l’argumentation. Ce sont ces modalités que l’ouvrage met en lumière, distinguant entre émotions directes et indirectes, mises en spectacle et allusives, dites, montrées, étayées, par des études qui prennent en compte le lexique, les lieux communs, l’organisation des discours et les scénographies énonciatives dans les articles et les dessins de presse, les séries TV ou sur le web.

Pitié, indignation, dégout, colère ou honte sont codifiés culturellement et touchent le lecteur de la presse en fonction de ses valeurs, de ses expériences, de ses communautés d’appartenance. Ces émotions sont mobilisées par les médias – et par les témoins ou les experts auxquels les journalistes font appel – en faveur de l’un ou l’autre protagoniste selon la situation politique et la culture dans lesquelles l’affaire est évoquée, voire instrumentalisée.

Parution du dernier numéro (11, 2013) de la revue AAD : « Analyses du discours et engagement du chercheur »

L’équipe du GRAL a le plaisir d’annoncer la parution du dernier numéro (11, 2013) de la revue en électronique Argumentation et Analyse du Discours (AAD). Ce numéro, consacré à l’engagement du chercheur dans l’analyse du discours, est publié sous la direction par Roselyne Koren.

Analyses du discours et engagement du chercheur
dir. Roselyne KOREN

Dossier thématique

Roselyne KOREN : Introduction.
Alain RABATEL : L’engagement du chercheur, entre « éthique d’objectivité » et « éthique de subjectivité ».
Patrick CHARAUDEAU : Le chercheur et l’engagement. Une affaire de contrat.
Jérôme BOURDON : Pour un engagement cosmopolite et séquentiel. A propos d’une recherche sociologique sur les médias et le conflit israélo-palestinien.
Eithan ORKIBI : Critique et engagement dans la rhétorique des mouvements sociaux.
Marianne DOURY : Positionnement descriptif, positionnement normatif, positionnement militant.
Roselyne KOREN : Ni normatif ni militant : le cas de l’engagement éthique du chercheur.
Jacques GUILHAUMOU : L’engagement d’un historien du discours : trajet et perspectives.

Varia

Sivan COHEN-WIESENFELD : Tensions identitaires et stratégies discursives. La communauté juive de France face à la demande de reconnaissance de la Palestine à l’ONU (23 septembre 2011).

Comptes rendus

Galia YANOSHEVSKY : LIVNAT, Zohar. 2012. Dialogue, Science and Academic Writing (Amsterdam: John Benjamins, coll. Dialogue Studies 13).
Claire SUKIENNIK : (1) PLANTIN, Christian. 2011. Les bonnes raisons des émotions. Principes et méthode pour l’étude du discours émotionné (Berne : Peter Lang) ; (2) MICHELI, Raphaël. 2010. L’émotion argumentée. L’abolition de la peine de mort dans le débat parlementaire français (Paris : Le Cerf).
Rachele RAUS : KRIEG-PLANQUE, Alice. 2012. Analyser les discours institutionnels (Paris : Colin, coll., ICOM. Série Discours et communication).

La revue AAD est une publication du groupe ADARR de l’Université de Tel-Aviv.

Colloque international (Liège, 24-25 octobre) : « Figures du peuple : rhétorique et société »

COLLOQUE INTERNATIONAL

Liège – 24-25 octobre 2013
« Figures du peuple. Rhétorique et société »

Contacts :

Francois.Provenzano@ulg.ac.be
Emilie.Goin@ulg.ac.be

PROGRAMME

JEUDI 24 OCTOBRE 2013

09.00 – Accueil des participants et allocutions de bienvenue

09.30 – Émilie GOIN (Luxembourg/Liège) et François PROVENZANO (Liège) : « Énonciation, figures et société »

10.15 – Alain RABATEL (Lyon) : « À propos de deux stratégies opposées de caractérisation du peuple, ou comment catégoriser sans essentialiser »

11.00 Débat

11.15 Pause

11.30 – Alain VAILLANT (Paris) : « Les voix du peuple : une polyphonie en trompe-l’œil »

12.15 – Pierre POPOVIC (CRIST/Montréal) : « Le peuple en une syllepse. L’individuation collective dans Les Misérables de Victor Hugo »

13.00 Débat

13.15 Déjeuner

14.00 – Marc BONHOMME (Berne) : « Figures argotiques et construction d’un point de vue populaire dans les romans d’Alphonse Boudard »

14.45 – Laurent PERRIN (Paris) : « La voix de l’oralité dans le style de Céline : interjections, émotions et hyperboles »

15.30 Débat

15.45 Pause

16.00 – Nelly WOLF (Lille) : « Le peuple en toutes lettres »

VENDREDI 25 OCTOBRE 2013

09.00 – Dominique MAINGUENEAU (Paris) : « Le poète et les paysans. Réflexions à partir de Derniers sillons (1892) d’Emile Du Tiers »

09.45 – Jean-Pierre BERTRAND (Liège) : « Le peuple Rimbaud »

10.30 Débat

10.45 Pause

11.00 – Antoine JANVIER (Liège) : « L’intellectuel, le peuple et ses suppléments : remarques à partir du travail de Jacques Rancière »

11.45 Débat

12.00 Déjeuner

13.15 – Emmanuelle DANBLON (Bruxelles) : « Être citoyen : une fonction de la rhétorique qui s’apprend et qui s’exerce »

14.00 – Marianne DOURY (Paris) : « La place faite au peuple / la place prise par le peuple dans quelques dispositifs de démocratie participative »

14.45 Débat

15.00 Pause

15.15 – Aurélie TAVERNIER (Paris) : « L’expert participatif. Figures du savoir légitime à l’ère numérique »

16.00 Débat

16.15 – Jean-Marie KLINKENBERG (Liège) : Conclusions

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Journées d’étude : « L’émotion argumentée », 6-7 septembre 2012, Lyon

JOURNÉES D’ÉTUDE

« L’émotion argumentée » – 6-7 septembre 2012, Lyon

Organisateurs : Alain Rabatel, Ida Hekmat, Raphaël Micheli, université de Lyon 1, Lyon 2 et Lausanne
Lieu : IUFM, 5 rue Anselme, 69004, salles des Conseils

Jeudi 6 septembre 2012

9h Accueil et ouverture

9h30-10h10 1. Heike BALDAUF (Université de Lyon, ICAR) : « ‘S’il vous plaît messieurs les politiques TAI SEZ VOUS’ : des émotions au service de l’argumentation sur le répondeur de Là-bas, si j’y suis »

10h10-10h50 2. Ida HEKMAT (Université de Lyon 2, ICAR) : « L’émotion argumentée autour des ‘caricatures de Mahomet’ : entre proposition et rejet d’un ethos indigné »

10h50-11h10 Pause

11h10-11h50 3. Alina OPREA (Université de Lyon 2, ICAR, Université Babès-Bolyai, Cluj-Napoca) : « Expression et gestion des émotions dans des talk-shows télévisés de type conflictuel »

11-50-12h30 4. Marty LAFOREST (Université du Québec), Diane Vincent (Université Laval) et Olivier Turbide (Université Laval) : « Le discours du repentir: de l’émotion comme mode de gestion de crise »

12-45-14h Déjeuner

14h-14h40 5. Guylaine MARTEL (Université Laval) : « La place et la prise en charge de l’émotion dans l’argumentation entre les Lucides et les Solidaires »

14h40-15h20 6. Alain RABATEL (Université de Lyon 1, ICAR) : « ‘C’est cela être juge, c’est être capable de se mettre à la place des autres’ : empathie et émotions argumentées »

15h20-16h00 7. Danièle TORCK (Université d’Amsterdam) : « A propos d’une émotion, ‘l’indignation’, et de son argumentation : un regard sur la polémique Hessel »

16h00-16h20 Pause

16h20-17h00 8. Iva NOVAKOVA & Julie SORBA (Université de Grenoble 3, LIDILEM) : « De la combinatoire à l’argumentation : quel profil pour quelle stratégie rhétorique ? »

Vendredi 7 septembre 2012

9h30-10h10 9. Raphaël MICHELI (Université de Lausanne) : « Dire, montrer et étayer l’émotion : esquisse d’une typologie des modes de sémiotisation verbale de l’émotion ».

10h10-10h50 10. Alain RABATEL (Université de Lyon 1, ICAR) : « Écrire les émotions en mode empathique »

10h50-11h10 Pause

11h10-11h50 11. Nicole BIAGIOLI (Université de Nice, Sophia-Antipolis) : « Le Langage des fleurs, Rhétorique émotionnelle et ‘code discursif’ »

11-50-12h30 12. Domitille CAILLAT (Université de Lyon 2, ICAR) : « Le traitement multimodal des discours rapportés directs à l’oral : procédés argumentatifs du recours aux émotions »

12-45-14h Repas

14h-14h40 13. Michel MUSIOL (Université de Lorraine, INTERPSY), Daniel COULON (LORIA) et Annie KUYUMCUYAN (ATLIF), « Éléments de description et d’analyse des modalités d’atténuation de l’affect dans la dynamique de l’interaction verbale à visée thérapeutique »

14h40-15h20 14. Aurélie CLÉMENSON (Université de Grenoble 3, LIDILEM), «Émotion affirmée et émotion argumentée dans des productions de lycéens »

15h20-16h00 15. Claire POLO (Université de Lyon 2, ICAR) : « La mobilisation des émotions dans les débats entre élèves sur une question socio-scientifique: compétence discursive « spontanée » et indice des normes argumentatives des élèves »

16h00-16h20 Pause

16h20-17h00 16. Table ronde

ARGUMENT

Depuis quelques décennies, l’analyse des émotions a pris un essor important dans les études consacrées à l’argumentation comme en analyse du discours ou dans les sciences de communication et de l’information (Mots 75), suivant en cela un cours parallèle aux travaux des historiens sur la construction sociale et culturelle de la sensibilité et donc des émotions. Parallèlement, les travaux en psychologie cognitive ou en sociologie constructiviste ont souligné la rationalité de la réaction émotive liée à l’évaluation d’une situation. L’opposition raison vs émotions, telle qu’elle est pensée par Elias (comme si les sociétés – ou du moins la société occidentale… – redoublaient le trajet des individus, en allant des émotions infantiles au rationalisme de la maturité), est désormais contestée dans les sciences humaines. Ce mouvement n’est toutefois pas uniforme dans les études sur l’argumentation, car d’aucuns rejettent la dimension argumentative des émotions (Van Eemeren et Grootendorst) ou traitent de « l’argumentation dans la langue » (Ducrot, Carel) indépendamment de cette entrée. Quoi qu’il en soit, les émotions font depuis deux décennies l’objet d’approches multiples, productives, comme en témoignent les travaux de Plantin (cf. notamment sa collaboration avec Traverso et Doury pour le colloque de 1997, dont les actes sont publiés en 2000 et son ouvrage paru en 2011), ou encore trois colloques en 2011 : L’émotion, de l’espace privé à l’espace public, XIXe-XXIe siècles (Paris Ouest, Paris Est Créteil Val de Marne, Paris Diderot, Panthéon Assas, Versailles-Saint Quentin en Yvelines) ; Cognition, Emotion et communication (Sorbonne Nouvelle, Université de Chypre) ; Les passions collectives : culture, politique et société (AISS, Sorrento).

On se propose d’analyser la place des émotions en discours, en interaction, et, plus spécifiquement le rôle des émotions en tant qu’elles font l’objet d’une argumentation (Plantin 2005), et donc qu’elles sont argumentables (Walton). Ce faisant, sans évacuer le rôle d’adjuvant d’un processus argumentatif, on privilégiera l’analyse de leur rôle argumentatif explicite.

Les travaux, après expertises, feront l’objet de deux publications, dans les revues Semen (Presses universitaires de Franche-Comté) et Le Discours et la langue (Université libre de Bruxelles)