Table ronde sur la vraisemblance

Une table ronde sur la vraisemblance se tiendra à l’Université libre de Bruxelles (local: AZ4.103) le 12 février 2016 de 14h00 à 17h00.

Programme:

Paul Aron (Université libre de Bruxelles) – Y a-t-il un « contrat de vraisemblance » littéraire ?

Il s’agira dans cette présentation d’examiner l’idée d’un «  contrat de vraisemblance  » dans le domaine littéraire. Le but est de voir quelle est encore l’actualité du concept : en avons-nous besoin pour analyser des oeuvres aujourd’hui, et si oui, selon quelles modalités  ? Peut-on parler « d’indicateurs de vraisemblance » narratifs et/ou métanarratifs ?

Salvatore Di Piazza (Università degli Studi di Palermo) – Imaginer la vérité. À propos de la notion grecque d’eikos

L’analyse sémantique de la notion grecque d’eikos, dont la traduction est «  vraisemblable  », « probable », renvoie aux concepts d’imagination et de ressemblance. Mais l’eikos concerne aussi le domaine de la vérité lorsqu’il n’y a pas de certitude ; par exemple dans le cas de la rhétorique, de la médecine et, en générale, des arts conjecturaux. Dans ces cas, la vérité est imaginée au nom d’une régularité — laquelle admet toutefois des exceptions. Or, c’est justement cette régularité qui nous permet de reconstruire le passé et le présent, et de prophétiser l’avenir moyennant une marge d’erreurs propre aux affaires humaines.

Marc Dominicy (Université libre de Bruxelles) – La vraisemblance et l’exemplarité de l’exception

La conception aristotélicienne de la vraisemblance poétique repose sur deux fondements. Nous trouvons, d’un côté, l’analyse du hasard (dans ses deux variétés) qui est issue de la « Physique » et, d’un autre côté, la définition de la mimésis à partir de la distinction entre individus et types. Si l’on tient compte de ces deux paramètres, on peut comprendre pourquoi l’exceptionnel (« l’invraisemblable » du sens commun) peut être source de « vraisemblance », et donc fournir une « exemplarité » qui ne dépende en aucune manière du retour fréquent de certains scénarios actionnels. Cette doctrine est parfaitement compatible avec des approches actuelles, en l’occurrence la théorie searlienne de l’Intentionnalité « comme-si » et la théorie des prototypes ou des stéréotypes.

Organisation et contact : Emmanuelle Danblon et Julie Dainville

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