Colloque international / Appel : « Manipulation, persuasion et biais dans la langue », Neuchâtel (Suisse), janvier 2011

Les Universités de Neuchâtel et de Fribourg (Suisse) organisent un Colloque interdisciplinaire sur le thème « Manipulation, persuasion et biais dans la langue ». Dautres éléments sont visibles sur le site : http://www2.unine.ch/comcog2011 

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COLLOQUE INTERNATIONAL – COMMUNICATION ET COGNITION 2011 : « MANIPULATION, PERSUASION ET BIAIS DANS LE LANGAGE »

 PREMIER APPEL A COMMUNICATIONS

Lieu : Université de Neuchâtel, Suisse
Dates : 26 janvier 2011 – 28 janvier 2011

Description : L’objectif général de ce colloque international est d’explorer les processus qui affectent la manière dont nous traitons l’information communiquée ; en particulier, l’édition 2011 aura pour thème spécifique la communication verbale manipulatoire, biaisée et fallacieuse, dans l’objectif d’éclairer les paramètres variés qui jouent un rôle dans son succès. De la sorte, seront bienvenues des communications qui traitent spécifiquement de ces aspects de la communication (formels, informels, cognitifs, linguistiques, contextuels) qui orientent l’interprétation du langage et remplissent des objectifs argumentatifs et persuasifs, que ce soit dans le cadre de la communication interpersonnelle ou de la communication de masse.

Par le passé, la manipulation par le discours, et des phénomènes voisins comme le mensonge, la tromperie, la persuasion et la communication non-coopérative, pour ne nommer que ces aspects, ont été investigués par une série de chercheurs dans de nombreux champs des sciences humaines et sociales. Parmi eux, il convient de nommer la philosophie (p. ex. Chisholm & Feehan 1977, Mahon 2007, Parret 1978), la recherche en persuasion (p. ex. Petty & Cacioppo 1986, Chaiken 1987), la linguistique et en particulier la pragmatique (p. ex. Attardo 1997, Tanaka 1994, Blass 2005, Saussure 2005), la linguistique cognitive (p. ex. Chilton 2004), les sciences de la communication (p. ex. McCornack 1992, O’Keefe 2002), l’analyse (critique) du discours (p. ex. Galasinski 2000, van Dijk 2006, Wodak 2007), la théorie de l’argumentation (p. ex. van Eemeren & Grootendorst 2004, Jacobs 1995), sans parler de la tradition classique de rhétorique. Néanmoins, le lien entre la communication persuasive ou trompeuse et les fondements cognitifs de son efficacité, qui ont été déjà explorés par des courants de recherche sur la persuasion, nécessitent encore d’être compris en détail, car la littérature disponible sur ces points laisse trop souvent de côté la dimension communicative de la manipulation, et ne poursuit que rarement l’objectif de proposer une explication psychologique plausible de tels phénomènes communicatifs.

Les développements récents des sciences cognitives convient à de nouvelles questions de recherche dans le champ de la persuasion trompeuse et de la manipulation par la communication verbale, en particulier en ce qui concerne les fondements cognitifs de l’interprétation crédule ou biaisée, et de la crédulité de manière plus générale (Clément 2006, Maillat et Oswald 2009). Les émotions et la confiance sont depuis longtemps identifiées comme des clés pour l’efficacité de la communication verbale persuasive, tout comme la charge en connotations de certains mots-clés, et du lexique en général, des structures syntaxiques ou d’autres aspects linguistiques comme les présuppositions. Cependant, la question de savoir comment et pourquoi ces éléments, et de manière générale l’argumentation fallacieuse, compromettent l’évaluation critique, reste largement ouverte. La recherche récente dans ce domaine tend à confirmer l’hypothèse que la communication persuasive ou biaisée exploite précisément des biais et des heuristiques cognitives par ailleurs utiles à l’économie générale du traitement humain de l’information. Une longue tradition de recherche sur ces biais et heuristiques (cf. Wason 1966, 1968, Kahneman & Tversky 1974), qui induisent en retour des illusions cognitives et des erreurs (Pohl 2004), confrontée aux apports de l’anthropologie cognitive (Mascaro & Sperber 2009, Clément 2010, et les travaux de Paul Harris), ouvrent une direction nouvelle et prometteuse pour investiguer l’efficacité de la communication persuasive et biaisée.

L’un des objectifs de ce colloque international est de stimuler la recherché interdisciplinaire sur ces thèmes. Si des contributions qui promeuvent une intégration de différentes approches complémentaires sont particulièrement encouragées, comme celles qui se situent à l’interface des disciplines concernées, présentant des résultats théoriques et/ou empiriques, toutes les propositions ayant trait à la communication persuasive et manipulatoire sont bienvenues.

Les domaines concernés incluent, mais de manière non limitative, la linguistique dans un sens large, y compris la pragmatique et l’analyse du discours ; la philosophie, en particulier la philosophie de l’esprit, la philosophie du langage, la théorie de l’argumentation, la rhétorique ; la psychologie, en particulier la psychologie cognitive et les neurosciences ; les sciences de la communication au sens large, y compris les sciences des médias ; les sciences sociales, en particulier la psychologie et l’anthropologie sociales.

Conférenciers pléniers invités :
– Pascal Engel (Université de Genève, Suisse)
– Frans van Eemeren (Université d’Amsterdam, Pays-Bas)
– Miriam Metzger (University of California, Santa Barbara, Etats-Unis)
– Dan Sperber (ENS, CNRS, Institut Jean-Nicod, Paris, France)

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